Jeux et fêtes traditionnels : miroirs de la richesse culturelle
Des jeux qui respirent la tradition
En Guadeloupe, les jeux traditionnels surtout
en milieu rural égayent le quotidien des enfants et des adultes.
Exemples de Jeux pratiqués par les enfants |
En Guadeloupe, surtout en milieu rural les jouets restent très artisanaux. Ils sont le plus souvent fabriqués à partir d'éléments de récupération (bois, clous, vieux tissus, pneus et bouteilles usagés...etc).
Le piège à crabes, crabier ou Zatrap a Krab
En Guadeloupe, les crabes sont omniprésents, ils occupent les rivières, les plages, la mangrove et même l'intérieur des terres. Il existe plusieurs variétés de crabes : des crabes blancs ou de terre très recherchés, des crabes ciriques de mer, des crabes c'est-ma-faute, des crabes barbes. La tradition culinaire se perpétue dans le matété et matoutou, plats constitués de morceaux de crabe de terre accompagnés de riz ou de farine de manioc, que les guadeloupéens consomment à pâques ou à la pentecôte.
les autres jeux occupant les enfants
Profitant des bienfaits de la
nature, les enfants avec l'aide de leurs parents au moyen de
papiers de journeaux usagés, de bûchettes prélevées sur les
feuilles de cocotiers, de colle naturelle d'acacia réalisent de
splendides cerf-volants, Sèvolan-la.
Le jeu du pneu-bâton, Jé a woulèt
en créole se pratique très simplement à partir d'une
vielle roue de voiture et de deux bâtons fait un vrai tabac dans
les campagnes.
Exemples de jeux pratiqués par les adultes |
Pour évacuer les
soucis du quotidien, les adultes s'adonnent à de nombreux jeux.
Il arrive même que l'argent en fasse partie.
Le jeu de dés, Grenndé. Les dominos, Sé domino-la.
Arrêtons-nous
cependant sur deux jeux éminemment traditionnels : les
combats de coqs et les concours de bæufs tirant.
Certains
prétendent que cette pratique a été introduite par les anglais
qui l'auraient ramenée des Indes ; d'autres, que ce serait
plutôt les Espagnols qui seraient à l'origine de ce jeu
culturel cruel.
Il existe plusieurs variétés de coqs : des coqs espagnols
particulièrement agréssifs originaires de l'île de
Saint-Domingue, des coqs blancs, noirs, cendrés, gros
sirop(rouge foncé), cannelle(orange foncé), madras(rouge et
orange), giraumon(jaune et ocre), paille (jaune et noir
argenté), faisan. Des combats se déroulant
dans une arène appelée pitakok. C'est dans ce
cadre qu'ont lieu les combats de coqs, entre novembre, fin de la
mue, et juin, début de la mue des oiseaux.
G. William dans son livre combats de coqs fait une
description bien précise de l'ambiance atypique de ces combats :
"superbes dans leurs uniformes chamarrés, agressifs,
féroces, ils avaient accusé même poids à la pesée et
provenaient tous deux d'élevages réputés. Leurs chances
étaient égales. Le verdict des juges avait été rendu : coqs
bons pour le combat. Alors on les avait, au son de la
petite cloche, poussés vers leur destin : vaincre ou périr dans
un combat d'honneur. Et de nombreux parieurs, aux mains fleuries
d'argent, s'enrouaient à crier de fabuleux défis, faisant
nargue à tous ceux qui n'y pouvaient répondre. Débordant de
haineuse et vigoureuse rage, supportés par une foule excitée
scandant des cris de guerre à grands gestes coléreux, ils
s'éperonnèrent, une fois, vingt fois-chaque coup se
répercutant dans des coeurs bléssés ou délirants".
Les concours de bæufs tirant
Les concours de bæufs tirant sont
une vielle tradition très prisée des agriculteurs
guadeloupéens. Sur un parcours balisé d'environ 180 m, des
attelages de bæufs tirent à tour de rôle une charette lestée
d'un poids de 1 à
2,2 t. Les "Solides de Morne-à-l'Eau", les
"Frappeurs du Moule", les "Volcans de
Sainte-Anne", les "Grimpeurs de Petit-Canal" ou
"les Titans du Nord" d'Anse-Bertrand s'affrontent et
grimpent sous l'æil avisé du "chauffeur", fouet à la
main. Seulement 12 coups sont autorisés pendant la course, qui
dure entre 3 et 6 mn. La foule passionnée encourage les bæufs
à grand cris.