Guadeloupe : berceau des métiers artisanaux
De la marchande de sorbets au vendeur de charbons de bois en passant par le chauffeur de car, les métiers traditionnels abondent en Guadeloupe. Arrêtons-nous sur l'ébénisterie, la pêche et quelques petits métiers omniprésents.
Des ébénistes chevronnés |
En
Guadeloupe, la commune de Pointe-Noire reste incontestablement le
fief des artisans ébénistes. Parmi les grands ébénistes on
peut citer la famille Mamie ébénistes de pére en fils.
Il y a encore trente ans, le quart de la population active de
Pointe-Noire se consacrait au sciage du bois. Pointe-Noire était
regardée comme la capitale des scieurs de long. Dans l'ensemble
deux styles cohabitent : un traditionnel et un autre teinté de
modernisme. Le bois travaillé va du palmier royal en passant par
le mahogagny, l'acajou blanc. Les créations qui nécessitent un
travail minutieux vont de la berceuse au bureau en passant par
les armoires. À noter la très forte implication de la chambre
des métiers de la Guadeloupe.
Un métier vital : la pêche |
En Guadeloupe, la pêche tire son originalité de son caractère artisanal et de techniques héritées des populations caraïbes. Il existe cinq techniques de pêche : la pêche à la nasse, pratique à proximité du rivage ; la pêche à la ligne de fond ; la pêche à la traîne et la pêche aux filets (droit, trémail ou à volants).
Spendide
village de pêcheurs à Pointe-Noire. Au loin les canots traditionnels mus à la force des bras par des "rames" en bois. La pêche se pratiquent le jour mais aussi la nuit à la lumière des lampes à pétrole ou de poche.Beaucoup d'épouses malheureusement n'ont pas vu rentrer au bercail leurs chèrs époux emportés par les courants marins impardonables. La photo à droite montre une variété de filets de pêche très utilisés par les nombreux pêcheurs de Pointe-Noire. |
Produits et techniques de pêche en Guadeloupe
Des petits métiers résistants |
Aujourd'hui
nombre de petits métiers traditionnels n'existent plus en
Guadeloupe. A titre d'exemple les joueurs d'orgue de barbarie et
de "bomboatiers" (propriétaires de canots chargés du
transport des marchandises et des passagers) se font rares, on
peut encore rencontrer des marchandes ambulantes qui proposent
des objets de pacotille, des crieurs de journaux(surtout à
Pointe-à-Pitre très tôt le matin), des petits cordonniers qui
envahissent les trottoirs des centres-villes pour des
réparations diverses. Les marchandes qui vendent des sorbets,
des pâtés chauds ou bokits sont omniprésents, sur les marchés
ou dans les rues.
Les vendeurs de sinobol, glace pilée arrosée de
sirop de grenadine ou de menthe que l'on vend dans les fêtes de
quartier ou de commune, ont un succès fou. Les kabriyélè
(chasseurs de crabes) qui ont élu domicile à Morne-à-l'eau et
les fameuses brodeuses de Vieux-fort complètent la panoplie.
Par ailleurs, les cordonniers son omniprésents à
Pointe-à-Pitre à la rue Frébaut notamment et à Basse-Terre.
Le chasseur de crabes ou kabriyélè
La
plage de Roseau à Capesterre-Belle-Eau, est le lieu de
prédilection des vendeurs de crabes ou kabriyèlè en Guadeloupe.Par la suite, les crabes sont vendus sur les nombreux marchés, ou plus prosaïquement à la criée au bord des routes. |
Chauffeur de transport en commun: un métier à part |
Même si le parc automobile reste important,
la Guadeloupe est quotidiennement sillonnée par de nombreux
transports en commun. Ces derniers circulant en musique(le zouk
de rigueur) prennent plusieurs appellations :cars, bus, setmas,
tup allant à l'université de Fouilloles, etc.
Ce corps de métier est organisé en société (ex:société
SETMA, TUP) et autour de nombreux individuels achetant des
lignes. Ces derniers sont de vrais patrons, car ils embauchent de
nombreux jeunes pour la conduite de leurs cars et des aides pour
les seconder (ex : les Diéma à Pointe-Noire, les Gace à
Bouillante,etc).
Les deux villes principales de la Guadeloupe,
Pointe-à-Pitre(capitale économique) et Basse-Terre(capitale
administrative) sont ainsi les plus et mieux désservies. Citons
les gares(estasion en créole) de Bergevin à Pointe-à-Pitre où
on peut prendre des bus désservant la Basse-Terre (Capesterre,
Pointe-Noire,etc) et la gare de Basse-Terre située sur la
boulevard maritime, lieu de départ et d'arrivée de nombreux bus
allant à Pointe-à-Pitre, sur la côte-sous-le-vent, à
Capesterre belle-eau,etc. A côté des taxis, il existe des
chauffeurs spéciaux non déclarés appelés
"clandestins" qui vous proposent leur service au
départ de Pointe-à-Pitre et Basse-Terre à des coûts défiant
toute concurrence. Cette économie parallèle compte tenu de son
utilité socio-économique est tolérée par le pouvoir.
Le Setma, bus reliant
Pointe-Noire à Pointe-à-Pitre, via la route de la traversée ou des deux mamelles. |
Les brodeuses de Vieux-Fort |
La
broderie est un art pratiqué depuis environ trois siècles à
Vieux-Fort. Quarante brodeuses se transmettent un savoir-faire
unique dans la caraïbe. Deux à trois semaines sont nécessaires
à la confection d'un chemisier, et près de trois mois pour une
parure de lit en pur fil de lin ou en "baptiste coton".
Les différents motifs portent des noms uniques :
"maman-poule", "chardoné, "cerise".
Pour préserver cette tradition forte, l'association des
brodeuses de Vieux-Fort anime un centre de formation installé
dans les ruines du Fort l'Olive.