La Guadeloupe est un pays
de traditions, héritage de nos parents,
grands-parents, de nos ancètres.
Force est de constater qu'avec ce qu'on a appelé la
"modernité",
nos traditions en prennent un coup. Pourtant tout n'est
pas perdu,
et si nous voulons rester authentiques, il faudra être
vigilant.De prime abord, on pourrait
penser que traditions ne rime pas
avec modernité. Ainsi les nombreux lolos (petites
boutiques)
avaient une fonction particulière au sein de notre société.
D'abord c'était une petite entreprise familiale.
Ensuite le lolo créait une vie, de l'animation dans le
quartier, les
personnes de conditions modestes y avaient leur petit
carnet leur
permettant d'attendre la fin du mois.
Et puis est arrivée la modernité sous forme de
supermarché
avec certes ses avantages (un plus grand choix, des prix
plus bas,
du travail) mais aussi ses inconvénients (disparition
des lolos,
perte d'une certaine convivialité, d'une vie de proximité
etc).
Autre tradition forte, malmenée par la modernité : les
contes, les
blagues, les "jédmo" : rappelez-vous les
heures passées à écouter
les aventures de kompè lapin et les déboires de son
compère,
Zamba. La modernité est arrivée sous forme de télé :
exit les con-
versations parents-enfants, père-mère, exit kompè lwa,
makak,
chien, kompè chat, kompè tig, nous sommes rentrés dans
l'ère mo
derne, l'ère de Dallas, de Santa Barbara, d'Amour Gloire
et Beau-
té.
Cependant, on ne peut pas rejeter toute la modernité.
Elle a apporté en Guadeloupe l'énergie électrique (il
n' y a pas long
temps, on s'éclairait à la lampe à pétrole) et avec,
le réfrigérateur.
Quand on sait que presque chaque famille guadeloupéenne
a un de
ses membres en France, on mesure l'importance de l'arrivée
du té-
léphone. A l'ère d'internet, il faut vivre avec son
temps.
Ici comme dans tout autre domaine, il faut
savoir trouver un équili-
libre. La modernité est nécessaire car elle peut
apporter une meil-
leure hygiène (les WC, les réfrigérateurs...), la télé
apporte la con-
naissance tout court, la connaissance de l'autre, le
voyage etc.
Cependant, son acceptation ne doit pas se faire au détriment
de
nos traditions.
Nous devons tout faire pour les garder car en les
maintenant en
vie c'est nous que nous préservons.
C. H. 20/02/02
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